Sommaire
La plupart des idées communes hélas très répandues sur le compostage sont fausses. Si vous pensez que c’est trop compliqué, que ça sent mauvais ou encore, que c’est très salissant, vous devriez peut être essayer pour vous rendre compte que ça n’est pas du tout le cas.
Nous allons vous montrer que faire un bon compost de qualité n’est pas si difficile : il suffit de superposer des matières organiques pour créer une concoction qui se transforme en humus. Vous pourrez ensuite utiliser cette substance magique pour améliorer considérablement votre jardin, le tout sans dépenser le moindre centime.
Type de compostage
Avant de commencer, vous devez savoir qu’il existe deux types de compostage : le froid et le chaud. Le compostage à froid est le plus simple : il suffit de collecter les résidus de jardinage, votre herbe tondu par exemple, ou les matières organiques de vos déchets (comme les pelures de fruits et légumes, le marcs de café et les coquilles d’œufs) et de les empiler dans un tas. En une année ou deux, le matériau se décomposera et vous obtiendrez votre compost.
Le compostage à chaud s’adresse aux jardiniers plus expérimentés mais aussi plus pressés : vous pouvez obtenir du compost en un à trois mois selon les conditions météorologique. Quatre ingrédients sont nécessaires pour que la magie opère : l’azote, le carbone, l’air et l’eau. Réunis, ces éléments nourrissent les micro-organismes, ce qui a pour effet d’accélérer les processus de décomposition.
Il y a un élément clé dans le compost à chaud : les vers. Ils donnent d’ailleurs leur nom à ce compost puisqu’on l’appelle le vermicompost ou lombricompost.
Comment ça marche ? Lorsque les vers mangent vos restes de nourriture, ils libèrent des turricules, c’est-à-dire des déjections, qui sont riches en azote, et c’est notamment cette azote qui va accélérer la décomposition.
Attention ! Vous ne pouvez pas utiliser n’importe quels vers pour cela. Vous aurez besoin d’au moins l’une des deux espèces suivantes, le mieux étant bien sur d’avoir les deux :
- Eisenia foetida : appelé plus communément le ver du fumier ou ver tigré, de couleur rouge tigré, grise ou jaune, qui préfère les matières en décomposition ;
- Eisenia endreï : appelé ver de Californie ou ver rouge, de couleur très rouge, qui préfère quant à eux les matières fraîches.
Si votre sol n’en contient pas, les vers pour le compostage peuvent être achetés en ligne ou en jardinerie pour très peu d’argent.
Quels déchets mettre dans mon compost ?
Le compostage est une excellente façon d’utiliser vos déchets alimentaires ou les aliments périmés dans votre réfrigérateur, évitant ainsi le gaspillage. Vous pouvez garder un petit récipient dans votre cuisine, comme un seau ou une cruche en étain, pour accumuler vos matériaux de compostage. Voici une liste de déchets que vous pouvez composter :
- Restes de fruits
- Restes de légumes
- Marc de café
- Coquilles d’oeufs
- Coupures d’herbe et de plantes
- Feuilles sèches
- Copeaux de bois et d’écorce finement hachés
- Journal déchiqueté
- Paille
- Sciure de bois non traité
Une petite astuce : éviter les oignons et l’ail dans votre compost maison. Ces légumes ont tendance à repousser les vers de terre, qui sont une partie vitale de votre jardin.
Ce qu’il ne faut pas composter
Non seulement ces éléments ralentiront le processus de décomposition, voire même ils l’empêcheront, mais ils peuvent aussi faire sentir votre compost et attirer les animaux ainsi que les parasites. Évitez ces éléments pour un compost réussi :
- Tout ce qui contient de la viande, de l’huile, ou de la graisse
- Matériel végétal malade
- Sciure de bois ou copeaux de bois traité sous pression
- Excréments de chien ou de chat
- Les produits laitiers
Étape 1 : combiner les matériaux verts et bruns
Pour faire votre propre tas de compost, attendez d’avoir suffisamment de matériaux pour faire un tas d’au moins un mètre de haut. Le processus de décomposition a besoin d’un minimum de matières organiques pour faire son travail. Nous vous conseillons de commencer ce tas sur la terre nue. Cela permet aux vers et autres organismes bénéfiques d’aérer le compost. Placer des brindilles ou la paille en premier, à quelques centimètres de profondeur. Cela facilite le drainage et aide à aérer.
Vous allez ensuite devoir combiner des éléments humides ou éléments verts (restes de nourriture, sachets de thé, algues, etc), avec des éléments secs ou éléments bruns (paille, feuilles, pellets de sciure de bois et cendres de bois). Si vous avez des cendres de bois, saupoudrez-les en couches minces, sinon elles s’aggloméreront ensemble et tarderont à se décomposer.
Commencez à constituer votre pile de compost organique en alternant des couches de déchets bruns et verts. Si votre tas de compost a l’air trop humide et sent mauvais, ajoutez plus de bruns. Si vous voyez qu’il semble extrêmement sec, ajoutez du vert et de l’eau pour le rendre légèrement humide. L’idéal est d’obtenir un ensemble ni trop sec, ni trop humide.
Nous vous conseillons aussi de couvrir votre tas ce qui aidera à retenir l’humidité et la chaleur, deux éléments essentiels pour le compost. Couvrir empêche également le compost d’être arrosé par la pluie. Le compost doit être humide, mais pas trempé !
Étape 2 : Arroser votre compost
Arroser régulièrement votre tas de compost afin qu’il soit suffisamment humide, un peu comme une éponge qu’on aurait passée sous l’eau puis essorée. Attention cependant à ne pas ajoutez trop d’eau, sinon les micro-organismes présents dans votre compost risquent de se noyer et de mourir. Si cela se produit, votre tas pourrira au lieu de se décomposer et créer un compost de qualité. Vous pouvez aussi surveiller la température de votre compost avec un thermomètre pour vous assurer que les matériaux se décomposent correctement, le moyenne se situant entre 50° et 60° pour un petit tas. Pour les volumes plus gros, la température peut monter jusqu’à 80°. Si vous n’avez pas de thermomètre, gratter un peu votre tas pour atteindre son centre. En le touchant vous devriez sentir sa chaleur.
Étape 3 : Remuer votre tas
Pendant la saison de croissance, vous devez fournir de l’oxygène à votre tas de compost en la retournant une fois par semaine avec une fourche de jardin. Le meilleur moment pour le faire est lorsque le centre de la pile est chaud ou lorsqu’un thermomètre indique entre 55° et 65°. L’agitation de la pile l’aidera à se décomposer plus rapidement et empêchera les déchets de pourrir et de dégager une odeur désagréable. À ce stade, les couches de déchets verts et bruns ne forment plus qu’une seule et même masse assez compacte, alors n’hésitez pas à remuer énergiquement.
Étape 4 : Nourrir votre jardin
Lorsque le compost ne dégage plus de chaleur et devient sec, brun et friable, il est entièrement décomposé et prêt à être utiliser dans votre jardin. Vous pouvez commencer par ajouter un peu de compost à vos parterres de fleurs et dans vos pots au début de chaque saison de plantation. Vous verrez que c’est très efficace.
Certains jardiniers font ce qu’on appelle du thé de compost avec une partie de leur compost fini. Cela consiste à laisser le compost infuser dans l’eau pendant plusieurs jours, puis à l’utiliser comme engrais liquide fait maison.
Avec seulement quelques déchets et un peu de patience, vous avez créer un compost très nourrissant, 100% biologique, qui fera des merveilles dans votre jardin.